Autobiographie de ma défunte Chevrolet Avéo

J'ai entendu dire qu'un accord aurait été trouvé mercredi entre l'expert ou le conseiller technique Chevrolet et  le garage afin que soit prise en charge, par chacun, une partie des réparations... Mais, ce dernier rebondissement n'aurait pas eu l'approbation de leurs supérieurs et mon propriétaire a reçu du service client une réponse négative. Ils refusent de payer pour quoi ce soit, y compris en ce qui concerne la "cause originelle de la panne" comme ils disent (je ne sais quels mots utiliser car leur concept "d'aggravation des dégâts par mon propriétaire" me laisse bien perplexe....).

Mon salut viendra-t-il de poursuites judiciaires ou de l'action d'une association de consommateurs dont s'est rapproché mon propriétaire ?

On avait évoqué une réponse du constructeur en quinze jours... Les mois passent et la boîte aux lettres reste vide. On me laisse gisante dans le parking du garage. Comment mon propritaire fait-il sans moi ? M'en veut-il de lui coûter en assurance alors que je suis ici bloquée ? On le menace de lui faire payer mon stationnement ici...

Mon propriétaire n'a pas baissé les bras. Il a fait intervenir son assurance juridique qui a missionné un expert. La date de l'expertise amiable a été repoussée au 13 décembre pour mieux convenir au conseiller technique Chevrolet dépêché sur place. Mon moteur a été trop tôt déposé par les mécanisiens qui disent avoir cru que la garantie me couvrerait à coup sûr. Mais, on me fait en vain des tests afin de prouver que mon conducteur n'aurait pas vu un voyant de surchauffe. Si la cause de la panne est tout autre, on l'accuse de l'avoir aggravée en continuant à rouler. Il s'en défend et rappelle qu'il n'est ni mécanicien ni expert mais qu'il a du bon sens.

Ma garantie constructeur ne me sauvera pas. On me refuse ce droit. Le garage et mon proriétaire ont appelé et envoyé des courriers pour obtenir une prise en charge. Ils refusent. Pourrais-je, si jeune et encore sous garantie, finir à la casse ? Mon conducteur aurait-il dépensé tant d'argent pour m'avoir en vain ?

Le 9 octobre 2011, j'ai 77 836 km au compteur. Je n'ai pas encore dépassé la limite des 100 000 km ou des 3 ans de la garantie qui me couvre. Cela est important car je viens de tomber en panne. Mon conducteur appele son assurance pour se faire dépanner. Il espère faire intervenir plus tard ma garantie constructeur.

En septembre 2010, alors que j'étais arrêtée à un feu rouge, le conducteur de l'auto de derrière ne m'a pas vu et m'a foncé dans l'arrière-train. Cela a été de début des ennuis. Il a fallu m'amener consulter un carrosier et un spécialiste du GPL. Mais, une fois ma plastique reconstituée, il était devenu plus qu'aventureux de me faire le plein. On m'a ramené sans cesse au garage et chez le spécialiste GPL. On ne trouvait pas la cause du dysfonctionnement. Cela a duré juqu'au début de l'année 2011. Mon propriétaire roulait avec de vieilles remplaçantes au pare-brises félés et coûteuses en carburant.

Me voilà dans les mains d'un nouveau conducteur. Après une éternité à ne plus rouler, exposée sur le parking de ma concession, on m'a racheté. 

Mon propriétaire est un fringuant infirmier qui me fait dévorer la route. En juin 2009, j'ai déjà parcuru 20 408 km. En novembre 2009, j'en suis à 38 805 km. Enfin, en juillet 2010, mon compteur affiche 62 208 km. Je file ainsi de révision en révision sans dépasser la limite des 100 000 km de la garantie qui me couvre.

En décembre 2008, je suis une toute jeune auto. Je ne roule pas encore sur mes propres traces. On me transporte tel un vulgaire objet de consommation. Pourtant, je sais que quelquepart quelqu'un m'attend... On m'a choisi sur papier glacé. Qui pourrait rester indifférent face à mon bleu électrique ? On se rencontrera le 10...